samedi 7 août 2010

Pondicherry du 01/08 au 04/08/2010

Dimanche matin, nous voilà donc partis à l’aéroport, direction Chennai, et ensuite deux heures de voiture pour rejoindre l’éco-hôtel «Dune» où nous avons décidé de passer trois jours … à ne rien faire. En effet, nous avions déjà fait une courte incursion à Pondicherry en avril 2009 durant laquelle nous avions visité « Auroville » ainsi que le «Gingee fort» alors que cette fois-ci, le but était de simplement se relaxer en profitant du paysage, de la piscine mais surtout de la plage et des vagues. Séjour réussi puisque nous avons eu du beau temps, que la mer était idéale bien qu’avec des courants parfois très forts même en eaux peu profondes et que les gens là-bas étaient charmants. Sans compter le complexe en lui-même, constitué de petits bungalows ayant chacun son architecture et sa décoration propres, très personnalisées, à la limite parfois du kitch … bref, pittoresque et très agréable. Et vous vous déplacez entre les différents points du site à vélo.

Sur le trajet de Chennai à Pondicherry : magnifiques cactus et récolte de sel





 




Au bord de l'eau, où même les chiens de l'hôtel (il y en avait 5) venaient nous rejoindre pour une baignade ...
































La survivante ; Jiri a sauvé in extrémis cette magnifique sauterelle de la noyade. Elle a littéralement atterrit devant lui.
























 
Nous nous sommes même laissés tenter par quelques massages ; tête pour Ilona-Marie et Jan-Christophe, jambes et pieds pour Eve-Lenka et moi, tandis que François-Milan et Jiri ont essayé une heure de « Watsu ». Vous êtes dans de l’eau tiède à environ 35 °C, yeux fermés, et la personne effectuant le massage vous soutient en permanence tandis qu’elle fait bouger et étire doucement votre corps. François-Milan et Jiri en sont ressortis tellement enchantés qu’ils nous ont persuadé, Ilona-Marie, Eve-Lenka et moi d’expérimenter la chose également. Pourtant très sceptique au départ, je le recommande à tous ceux qui auraient l’opportunité de le tester, cela en vaut vraiment la peine.










De plus, les personnes s’occupant de ces massages sont des françaises habitant à Auroville et cela nous a permis de parler de leur vie ici. Mais comme nous avons eu peu de temps pour discuter, j’ai pris les coordonnées de l’une d’entre elles et nous nous sommes promis d’aller les voir à Auroville lors de notre prochain passage dans la région. Elle y vit depuis 18 ans avec son mari et l’une de ses filles, la plus jeune étant partie faire ses études en France. J’aimerais comprendre qu’est-ce qui pousse un couple à partir en Inde avec deux filles de 10 ans et 18 mois pour changer complètement de vie ainsi, d’autant qu’il y a 18 ans, la vie en Inde ne devait certainement pas être facile. Bref, elle m’a dit que son mari, grand bavard, se ferait un plaisir de nous parler de tout cela.


Un petit mot sur Pondicherry (rebaptisée Puducheri) :


Pondicherry est l’ancienne capitale des territoires français en Inde et a été fondée en 1674. La ville est aménagée en damier, avec des rues parallèles se coupant à angle droit qui font penser à un Versailles sous les tropiques. D’un côté, il y avait la « ville blanche » avec ses magnifiques demeures coloniales, et de l’autre côté « la ville noire » réservée aux indigènes. Entre les deux, un étroit canal (aujourd’hui asséché) traçait une frontière infranchissable.

Beaucoup de personnes aiment Pondicherry mais je dois reconnaître que nous avions été quelque peu déçus de l’état dans lequel nous avions découvert la ville. De la splendeur de la « ville blanche », il ne reste que peu de traces : les façades sont toutes pelées parfois même éventrées, les couleurs passées et même la promenade sur le front de mer qu’on nous avait recommandée ne nous a pas laissé une grande impression. Toutefois, par de multiples petits détails, parfois cocasses, on peut découvrir des vestiges de cette présence française ; la langue française toujours présente au travers des affiches et écriteaux divers (souvent bourrés de fautes d’orthographe car ils écrivent en français avec la phonétique anglaise), une statue de Jeanne d’Arc ou de François Dupleix, certains noms de rue à la française comme « rue François Martin » ou encore les képis « français » toujours portés par les agents de police.


Un petit mot sur Auroville :

Aurobindo Ghose est un poète et philosophe bengali ayant participé à la lutte pour l’indépendance de l’Inde au début du XXème siècle. Poursuivi par les Anglais, il se réfugia à Pondicherry où il délaissa la politique pour se tourner vers la spiritualité. C’est là qu’il rendit les principes du yoga populaires. En 1920, une peintre et musicienne française, Mira Alfassa (appelée « la Mère »), le rejoint et devient sa disciple. Elle restera à Pondicherry jusqu’à sa mort en 1973 et c’est elle qui conçut l’idée d’Auroville (1968 – par l’architecte français Roger Anger) comme une ville futuriste internationale, permettant aux hommes de bonne volonté de vivre ensemble et en paix.

Le plan d'Auroville a été inspiré de la forme d'une galaxie :



Actuellement, la ville compte près de 1600 résidents en provenance d’une trentaine de pays. On est bien loin de ce qui était prévu puisque la ville était destinée à accueillir près de 50.000 habitants, mais malgré tout, la ville subsiste et accueille encore régulièrement de nouveaux arrivants. L’argent n’ayant pas cours à Auroville, les besoins de base de chacun tels que nourriture, électricité, eau, … sont pris en charge par la communauté, en contrepartie d’un travail dans l’un des nombreux ateliers d’Auroville. La ville en elle-même se divise en 4 zones : la zone internationale qui accueille les nations du monde, la zone industrielle où se trouvent les ateliers de fabrication tels que textile, encens, la zone scientifique pour les recherches sur les bioénergies et la zone culturelle avec ses écoles et les habitations.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les Aurovilliens s’intéressent de près aux nouvelles technologies pour le développement des énergies respectueuses de l’environnement. Et si au début de l’aventure, les résidents vivaient dans des huttes sommaires, aujourd’hui, on trouve des appartements collectifs et même des villas d’un certain luxe.

Comme toujours, les bonnes intentions ont souvent leur but détourné et actuellement, les « anciens Aurovilliens » voient arriver dans leur « paradis », de plus en plus d’Européens et d’Indiens aisés qui utilisent leur ville comme un confortable lieu de retraite, logeant dans de belles villas et où les services d’entretien sont assurés par les villageois des alentours. Décidément, il faut toujours que certains gâchent tout en abusant systématiquement des plus faibles qu’eux…

Le Matri Mandir (qui signifie « Le temple de la Mère ») est surnommé « l’âme de la cité ». Il ne s’agit pourtant pas d’un temple mais bien d’un lieu où les Aurovilliens viennent librement méditer. A l’intérieur, une salle vide avec au centre, un cristal qui réfléchit les rayons du soleil. Cette lumière concentrée sert de point focal pour faciliter la méditation. Nous n’avons pu y pénétrer.
Il faut dire que pour des visiteurs communs, sans autorisation ou accompagnement, les seules choses à voir sont les bâtiments à l'entrée où vous pouvez voir une vidéo sur le projet Auroville ainsi qu'un petit musée exposant des photos du site. Quant au Mantri Mandir, nous ne l'avons admiré que d'une certaine distance. Nous espérons qu'à notre prochain passage, notre petite française aura l'occasion de nous en montrer plus.
Donc un conseil, si vous souhaitez visiter Auroville plus en profondeur, prenez vos renseignements avant de vous y rendre et assurez-vous que vous ne serez pas limité uniquement aux alentours.












Un petit mot sur Gingee Fort :

Les mots « Gingee fort » désignent en fait trois citadelles construites sur trois collines différentes et ceinturées par un mur d’enceinte qui s’étend sur plus d’un kilomètre et demi. Elles furent construites aux 15ème et 16ème siècles et furent occupées successivement par les sultans de Bijapur, puis par les Marathes, les Français et enfin les Anglais. Ce complexe comprend des mosquées, des petits sanctuaires, des bassins à éléphants, des écuries, des greniers, des temples … C’est énorme.






























A l’époque, nous avions visité la plus élevée, la citadelle du sultan et il faut bien le dire, vu la chaleur intense (nous étions en pleine saison chaude), il nous a fallu bien du courage pour terminer l’ascension. Toutefois, arrivés au sommet, la vue était magnifique et étonnante car avec les nombreuses rizières, cela formait un quadrillage beaucoup plus vert et luxuriant que ce que nous voyons à Bangalore. En découvrant cela, on a du mal à imaginer comment ces gens, sans outils sophistiqués et par une chaleur écrasante, sont parvenus à construire ces édifices. A la sortie, un charmant bonhomme baragouinant quelques mots de français, nous a aussi fait la remarque que le sultan ne marchait pas bien entendu mais se faisait transporter en chaise à porteur jusqu’au sommet. Sachant que certaines marches, tout en granit, sont aussi raides que les barreaux d’une échelle, les porteurs devaient être de véritables colosses.

































































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