vendredi 17 septembre 2010

City Market

S’il est vrai que Bangalore n’est pas une ville qui regorge de références culturelles, il y a néanmoins certaines expériences « locales » étonnantes à vivre : visiter le City Market en est une et pas des moindres.

Appareil photo sous le bras, yeux, nez et oreilles grands ouverts (pas grave si vous avez le nez bouché ce jour-là, certaines effluves sont suffisamment « relevées » pour malgré tout interpeller votre odorat), des vêtements pas trop clairs, une bonne paire de sandales et vous voilà prêts à découvrir cette fourmilière colorée et frémissante qu’est le City Market, un marché de vente « en gros ».
Nous sommes parties à cinq. Les rues étant bien trop encombrées tout près du marché, nous nous faisons déposer à proximité et faisons le reste à pied. Rien que ce petit bout de chemin pour atteindre le marché proprement dit et la traversée de la route par le couloir en sous-sol est une expérience en soi. Les trottoirs, quand il y en a, sont encombrés de marchands ambulants qui exposent sur une surface minuscule, quelques petits articles locaux tels que des statues de Ganesh, ou des articles parfois plus inattendus tels que ces peignes en plastique sortis d’on ne sait où.

Les étals se succèdent et les couleurs commencent à chatoyer. Les vendeurs, dans un souci d’attirer le client je suppose, et pour le plus grand plaisir des yeux, ont ouvert plusieurs de leurs fruits pour en faire découvrir les tons et la texture. La couleur de ces grenades n’est-elle pas un plaisir pour la vue ? 


Et par-ci, par-là, nous pouvons aussi admirer les quelques autels de fortune que les marchands ont fabriqués en l’honneur de qui, ou à l’occasion de quelle fête, nous ne le saurons pas.



L'entrée du marché et ses étals :






















Sur la place du marché même, nous découvrons le bâtiment dans lequel se tiennent, à l’étage, des échoppes vendant des marchandises diverses : outils de bricolage et de construction, vannerie, matériel de cuisine, mais aussi … bonbons, chips, poudre colorée, jouets, articles pour les cheveux, … 










Entre deux étages, allongés et la tête enfouie dans un panier en osier pour se protéger du bruit et de la lumière, des ouvriers prennent un break. D’autres, plus téméraires, vont même jusqu’à se reposer sur les poutrelles extérieures.










Certains sont levés depuis les aurores et ont passé leur temps à transporter toute la marchandise sur place pour le marché aux fleurs. C’est certainement la partie la plus intéressante de la visite : les marchands de fleurs occupent la meilleure place, au centre du bâtiment, sous une sorte de puits de lumière. Ils vendent les fleurs soit au kilo soit au mètre. Chaque fleur a été enfilée, comme pour un collier, sur plusieurs mètres de longueur et l’ensemble est enroulé en « escargot » dans des paniers ou à même le sol. Mariages, célébrations religieuses, décorations, fêtes de village, … ces fleurs se retrouvent partout, même dans la chevelure des femmes indiennes. Qu’elle soit riche ou pauvre, cultivée ou non, quasi jamais vous ne verrez une Indienne avec une chevelure négligée.











 


















A l’extérieur, tout autour du bâtiment, se trouvent d’autres étals où l’on vend des fruits et légumes « en gros ». Là, si vous voulez en acheter, il vous faudra les payer par paquet de 20 ou 30 … Il y a aussi le côté « viande » mais … nous n’avons pas poussé jusque là.


Juste avant de repartir, nous tentons de visiter une mosquée toute proche. L’entrée ne nous sera pas autorisée mais nous pouvons admirer la construction de l’extérieur et cela nous aura donné la possibilité de nous plonger, une fois encore, dans l’atmosphère grouillante des rues de ce quartier. D’autant que, de manière générale, les gens sont souvent charmants. Ayant « perdu » de vue, un cours instant, mes partenaires d’expédition et, scrutant la rue de mon regard de myope (je n’avais pas mes lunettes), j’essayais de déterminer dans quelle direction elles étaient allées. Me voyant faire, un Indien compatissant m’a indiqué, bras tendu, l’endroit où ces dames m’attendaient. 

Sur le chemin vers la mosquée : 





















Pour la petite info historique : le nom d’origine du City Market est KR Market donné à partir du nom du roi de Mysore, le Maharajah Krishnaraja Wodeyar IV. Le KR Market, localement appelé City Market, est vieux de plus d’un siècle et est le plus ancien marché de vente « en gros » de Bangalore.

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