mercredi 3 novembre 2010

Voyage à Coorg : 21 au 24 octobre 2010

Lundi matin, 8h30, tout le monde - Frans, Ghislaine et Karine sont de la partie puisqu’ils nous rendent visite à Bangalore du 15/10 au 28/10 - embarque dans le mini van et … en route pour Coorg. 





A à peine 250 km de Bangalore - mais 6 heures de route en voiture, … ce sont des routes indiennes - Coorg (ou Kodagu) est situé dans le Karnataka à environ 1500 mètres d’altitude, dans les Ghâts occidentaux. Perché sur une colline, il est entouré d’orangers et de caféiers et le climat y est très agréable. Coorg est connu comme « the Scotland of India ».

Comme toujours en Inde, si les trajets sont longs, jamais ils ne sont ennuyeux ; il y a continuellement quelque chose à voir, tant aux abords des routes qu’en traversant les villages. Les scènes de la vie quotidienne se succèdent et accrochent le regard qui ne peut que se réjouir de toutes ces formes et couleurs changeantes.











































 A moto ... avec un chien, voilà qui est bien rare en Inde.


Jeudi, 21 octobre, 15h, nous arrivons à «Orange County» où nous logerons durant 4 jours. Petite inquiétude, il pleut, mais heureusement pas trop fort et après une demi-heure, nous sommes à nouveau au sec. Le reste de la journée se passera à faire le tour de la propriété qui est magnifique : de petits bungalows aux toits de chaume très bien intégrés dans la végétation alentour, des arbres de toutes les espèces dont, bien entendu, des poivriers et des caféiers, et un peu plus loin, un lac. Sans oublier le chant des nombreux oiseaux qui occupent ce petit coin de paradis. 

Nos bungalows, très bien situés, à proximité de tout





































Vendredi, 22 octobre, après un excellent petit (gros) déjeuner, on se met en route pour la visite du «Namdroling Monastery, The Golden Temple», un temple bouddhiste occupé par des moines tibétains, près de Kushalnagar. Là-bas, tout est imposant, tant en «taille» - la statue de Bouddha fait quand même plus de 18 mètres de haut, qu’en «éclat» - les statues sont en cuivre mais recouvertes d’or -. Sur le campus, on croise des moines de tous âges, et nous poussons même jusqu’à une petite place autour de laquelle se trouvent les chambres de tous ces jeunes gens en apprentissage.






















































Ce même jour, entre 16h et 18h, nous partons visiter la plantation de Orange County en compagnie d’un guide qui ne manquait pas d’humour. Les adultes uniquement, les enfants ayant «décrété» que cette visite ne présentait pas grand intérêt, qui l’eut cru… C’est à cette occasion que nous récoltons des informations à propos du café mais aussi du poivrier et autres plantes diverses. Pour ceux que cela intéresse, en voici quelques unes en vrac :


Café : Côté plus « technique » :

- L'Arabica : est apprécié pour son arôme, est cultivé en altitude et a besoin de moins d’eau que le Robusta. Son arbre a de petites feuilles mais produit de gros grains.
- Le Robusta : est apprécié pour son goût, a besoin d’assez bien d’eau et se cultive donc dans le sud de Coorg qui présente des conditions climatiques plus adaptées pour ce type de café. Son arbre a de grandes feuilles mais produit de petits grains.
- Un caféier donne des grains après 5 ans et peut vivre plus de 100 ans.


- Mars / Avril : apparition des fleurs.
- 10 jours plus tard : les fleurs tombent et les grains apparaissent.
- En décembre, les grains sont devenus rouges et la récolte peut commencer. Elle se fait par les femmes, à l’inverse du poivre qui est récolté par les hommes à la même époque.
- Les grains sont alors triés, puis passés sous un jet d’eau puissant afin d’enlever la première couche de protection. Les déchets vont au compost, les grains sont mis à sécher. Un passage sous vapeur enlèvera la dernière couche de protection et ensuite, les grains seront torréfiés (300°).


Café : Côté « petite histoire et légende » :

Origine du café : Ethiopie

A l’origine, les Arabes n’exportaient que les grains torréfiés, empêchant ainsi les autres pays de produire eux-mêmes du café. Mais, mais, mais, mais, …. En 1670, un indien, Baba Budan, réussit à voler 7 grains de café «frais» aux Arabes lors d’un pèlerinage à la Mecque, et les plante à Chickmagalur, dans le Karnataka. C’est à partir de ce moment, que l’Inde commençe à faire pousser des caféiers. Plus tard, les Anglais s’y intéressent aussi et établissent alors des plantations à Coorg : de l’Arabica dans le nord et du Robusta dans le sud.

Pendant la guerre, les Arabes arrêtent d’exporter du café et, du fait aussi des prix fort élevés, on commence à mélanger le café avec de la chicorée. La chicorée existe sous forme de plante et de racine, c’est la racine qui est utilisée pour le mélange avec le café.


Le café et les éléphants : une drôle de combinaison :

Lors de cette visite nous avons également appris que la nourriture préférée des éléphants était … le jackfruit (non, non, moi non plus, je ne m’en doutais pas). Comme ils sont capables de repérer l’odeur de ce fruit à 3 kilomètres de distance, ils ont la fâcheuse habitude de foncer droit devant eux, sur leur malheureuse proie végétale, en saccageant tous les plants de caféier qui osent se mettre en travers de leur route, les vilains. Cela, bien entendu, n’arrange pas trop les cultivateurs de voir leurs caféiers régulièrement réduits en bouillie à cause de la gourmandise de ces mastodontes donc, ils ont placés des fils électrifiés autour de la plantation. Oui mais, les éléphants, c’est maaaalin. Allez hop, quelques branchages et troncs de bambous bien couchés en travers de la clôture et le tour est joué, la voie est libre. Non mais sans blague, c’est qui les pachydermes à la fin ? Bon ben, il n’y a plus qu’une chose à faire pour sauver ces malheureux plants de café qui n’ont fait de mal à personne : dès que les jackfruits sont mûrs et tombent, les hommes les ramassent et les jettent en dehors de la plantation, côté jungle, où les éléphants pourront profiter de ce festin qui leur est servi sur un plateau.


Le poivre : Côté plus « technique »


Le poivre vert, blanc ou noir, c’est tout dit le même …

- Le poivre vert : est le plus jeune.
- Le poivre blanc : quand il est devenu de couleur rouge, on le plonge dans de l’eau bouillante, permettant ainsi de le décortiquer plus facilement, et on obtient un grain blanc.
- Le poivre noir (alias l’or noir) : est séché au soleil.
Les plants de poivre ne savent pas pousser seuls … ils ont besoin de s’accrocher à d’autres arbres tels que des chênes argentés ou des palissandres. Un vrai petit parasite.


Le poivre : Côté « petite histoire et légende » :

Comme la plupart le savent, Christophe Colomb, en débarquant en Amérique, croit débarquer en Inde. Sur place, il découvre un légume «le poivron», qu’il prend pour du poivre et qui sera appelé en anglais «Pepper».

Plus tard, quand Vasco de Gama découvre vraiment l’Inde et donc, le vrai poivre, qu’on voudrait bien appeler «Pepper», il y a comme un problème … Comment s’y retrouver avec un légume et une épice portant le même nom, «Pepper» ?
No problemo, on appellera le poivre «Pepper» et le poivron «Bell Pepper» … Et voilà !


La plante qui fait des bulles :


Cette plante, la «Jatropha», agit comme un antiseptique et est utilisé comme biofuel. Quand vous brisez ses tiges, elle fait des … bulles. C’est magique, comme disait le guide.

Notre guide faisant des bulles

Les figuiers : Côté « petite histoire et légende » :
Les figuiers dans la plantation attirent près de 300 espèces d’oiseaux. C’est en nous expliquant cela que le guide s’est mis à nous chanter - si c’est vrai -, une berceuse que sa mère lui fredonnait pour l’endormir et … pour bien le faire grandir. Comme nous humains qui chantons à nos enfants des chansons pour les faire grandir, … les oiseaux chantent pour faire grandir … les plants de café. C’est de la poésie ça …



Et juste avant la tombée de la nuit, pour clôturer en beauté ce plaisant petit périple, nous avons dégusté une excellente tasse de "vrai" café. Comme quelqu’un l’a si bien dit, ce n’est pas le même que l’on nous sert au petit-déjeuner…


Le lendemain, 23 octobre, lever à … 6h pour être prêt pour la promenade aux oiseaux de 6h30. Muni chacun d’une bonne paire de jumelles, nous voilà partis avec l’espoir d’apercevoir au moins l’un ou l’autre spécimen. Et la chance devait être avec nous car nous en avons vu pas mal dont certains avec des plumages bien particuliers. 
























Contents de nous, nous avons alors profité de notre petit-déjeuner avant de se remettre en route pour un trekking de 5 km dans la jungle. Là aussi, nous avons appris des choses dont une à propos des types de bois : actuellement, le bois le plus cher est le bois de Santal, puis le bois de Rose qui ne peut être coupé avant 150 ans et surtout pas sans la permission du gouvernement.
Allez, c’est fini, je me contente de vous livrer quelques images qui parlent d’elles-mêmes sur ce que nous avons pu voir durant cette promenade :





































En fin de promenade, un petit raccourci à travers les caféiers

La fin du trekking, ... et une petite photo avec nos bottes "anti-sangsues"

Dimanche, 24 octobre, retour vers Bangalore mais pas sans avoir été, auparavant, nourrir les poissons du lac. Vous ne devinerez jamais combien de tranches de pain les enfants - et certains adultes que je ne citerai pas - ont dérobés au buffet du petit déjeuner pour pouvoir assouvir l’appétit de ces petites bêtes aquatiques.

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