Jour 3 et 4 :
Architecture et ruelle, Cimetière, Gare d'Howrah, Kalighat, Mission Mère Teresa et Marché aux fleurs
Décidément, l’accouchement de ces articles sur Calcutta aura été plus que laborieux. Non seulement j’ai eu du mal à démarrer le premier article mais le dernier se laisse également désirer. 6 mois d’attente, ce n’est pas rien je vous l’accorde, toutefois, je m’octroie une petite circonstance atténuante : en effet, en résumé, fin décembre, UCB nous annonce que nous quittons définitivement l’Inde en juin 2012 mais surprise, … quelques semaine plus tard, nous apprenons que nous restons. Bref, le temps d’arrêter de toute urgence les démarches déjà entamées (écoles, maison, équivalences, …) et moralement, de se remettre dans l’idée qu’on restait, mon manque de motivation à terminé de renvoyer la finition de cet article très loin dans la liste de mes priorités.
Mais maintenant, fini la rigolade, avec Nathalie et Anne sur mon dos, il est temps de se bouger ! I am BACK !
L’inconvénient de ce « loooooooooong » délai, est que mes souvenirs – malgré mes prises de notes - sont devenus plus qu’imprécis et je vais donc lâchement vous jeter en pâture principalement des photos qui, je l’espère, vous donneront une bonne impression de ce que nous avons pu découvrir lors de ces deux derniers jours de voyage. Ceux que la lecture rebute seront donc contents tandis que les lecteurs plus assidus se rattraperont sur le prochain article.
Architecture et ruelles
Une fois encore, nous avons la chance de déambuler dans des quartiers résidentiels où les formes et les couleurs se disputent la vedette : l’alternance des tons pastels avec d’autres plus soutenus ou la variété des formes tantôt très sobres tantôt plus excentriques nous font « dégainer » nos appareils photos avec un plaisir évident. Et pour ne rien gâcher, la tranquillité des lieux nous offre le luxe de pouvoir le faire à notre rythme, nous accordant ainsi le temps de contempler toute cette mosaïque de formes et de coloris de nos propres yeux, et pas seulement au travers de notre viseur photographique.
Cimetière
Le cimetière fut inauguré en 1767 et jusqu’au milieu du 19ème siècle, ce fut le cimetière européen de Calcutta. La rue dans laquelle il se situe s’appelait à l’origine Burial Ground Road mais fut rebaptisée Park Street, en référence au parc créé un peu plus loin. Quelques célébrités de l’époque y sont enterrées tel que le colonel Kyd, le fondateur des jardins botaniques.
Le cimetière, très verdoyant, attire des promeneurs isolés en quête de calme et de quiétude. Nous y avons croisé un jeune Indien nous mentionnant le plaisir qu’il avait à déambuler dans ces allées d’une époque révolue.
Gare d'Howrah
La gare d’Howrah fut terminée en 1855 et son architecture suit le style impérial de l’époque britannique. Elle n’a pour ainsi dire subit aucune modification importante depuis cette époque.
Petite particularité de cette gare : les étals de livres exposés sur les quais, accessibles rapidement à qui voudrait se procurer de la lecture pour le voyage… Ne l’oublions pas, les Bengalis sont principalement des intellectuels et cela est visible grâce à de nombreux petits détails disséminés au travers de la ville tel que celui de la présence importante d’écrits.
Kalighat
Kalighat est le lieu de pèlerinage le plus ancien de Calcutta. Le temple, où les Bengalis viennent rendre hommage à Kali*, déesse de la destruction et de la mort, a été reconstruit en 1809 mais le site est beaucoup plus ancien.
Deux jeunes mariés |
Prêts pour le temple |
*Les étrangleurs de Kali (tiré du guide bleu sur l’Inde)
Kali fut la protectrice de la fameuse secte des thugs. L’assassinat par strangulation, à l’aide d’un cordon, était pour eux une pratique religieuse en l’honneur de Kali, dont ils n’étaient que des agents d’exécution, en même temps qu’une profession dont ils tiraient des profits matériels en dépouillant leurs victimes. Les activités de la secte demeurèrent occultes durant plus de cinq siècles, jusqu’en 1831, date à laquelle les thugs lancèrent une vaste campagne de meurtres de colons qui terrorisa la communauté européenne. Les Anglais réprimèrent non sans mal leurs exactions et ouvrirent à Jabalpur une « école d’industrie » qui devait servir à leur « reclassement ». Elle fut fermée en 1889.
Il y a aussi une légende reliée au site (tiré du guide sur l’Inde chez Hachette) :
Le dieu Shiva, rendu fou de douleur par la mort de sa compagne Sati (une incarnation de Parvati), la prit sur ses épaules et se mit à danser la terrible Tandava nritya ou « danse de la mort », détruisant tout sur son passage. Pour mettre fin au carnage, Vishnou lança sur Sati son disque magique (chakra), éparpillant ses membres aux quatre coins de la Terre. Son orteil atterrit à Kalighat, dont le nom pourrait être à l’origine de celui de Kolkota (Calcutta).
C’est là aussi que nous apercevons le «mouroir» où viennent se réfugier les plus démunis. L’endroit semble actuellement à l’abandon, on ne voit pas trop qui s’occupe actuellement de tous ces déshérités. Certaines d’entre nous ont essayé de laisser quelques billets dans les écuelles mais les réactions de violence engendrées par la vue de ces quelques roupees illustrent bien la détresse de ces gens.
Mission Mère Teresa (1910 – 1997)
C’est à proximité du temple que se trouve la « Mother House », la mission de Mère Teresa. Pour rappel et en deux mots : Mère Teresa est arrivée à Calcutta en 1929. Témoin des souffrances engendrées par la famine de 1943 et par la partition du pays en 1947, elle renonce à la vie monacale et crée l’ordre des Missionnaires de la charité en 1950.
Le quartier général de l’ordre se trouve dans la Mother House. La tombe de Mère Teresa y est située au rez-de-Chaussée. On est montée jusque dans sa cellule où elle avait l’habitude de travailler et dormir. Inutile de préciser que l’espace y était restreint et le confort minimum.
On nous indique le chemin vers l'entrée |
Le quartier général de l’ordre se trouve dans la Mother House. La tombe de Mère Teresa y est située au rez-de-Chaussée. On est montée jusque dans sa cellule où elle avait l’habitude de travailler et dormir. Inutile de préciser que l’espace y était restreint et le confort minimum.
Marché aux fleurs
Sous le pont d’Howrah se tient un imposant marché aux fleurs où, tôt le matin, les fidèles viennent s’y procurer tout ce dont ils ont besoin pour rendre hommage à leurs dieux. Nous, nous nous contenterons d’y voler quelques instants de plaisir à la vue de tous ces «kilos» de pétales étalés nonchalamment à nos pieds.
Juste avant d'entrer dans le marché, sur la droite, un passage étroit mène vers des ghâts où, face au pont de l'Howrah, les plus matinaux viennent y faire leur toilette.
Juste avant d'entrer dans le marché, sur la droite, un passage étroit mène vers des ghâts où, face au pont de l'Howrah, les plus matinaux viennent y faire leur toilette.
Les mètres de fleurs, suspendus tels des écheveaux de laine. |
en route vers le client. |
Chacun charge son fardeau sur les épaules et ... |
On marchande, ... |
tandis que certains en profitent |
Une dominante de jaune et d'orange ... |
pas toujours des plus heureuses à mon goût |
mais d'autres couleurs apparaissent ... |
Les marchands, souvent fiers d'exhiber leurs oeuvres |
J’achèverai ici l’épisode de Calcutta avec une dernière note sur les « pousse-pousse » (ou rickshaws), tirée du livre « La cité de la joie » de Dominique Lapierre. Livre que je vous recommande fortement. On est loin de la naïveté « les bons d’un côté, les méchants de l’autre » que l’on retrouve dans le film du même nom. Sans compter que Dominique Lapierre décrit avec beaucoup de réalisme et d’authenticité le « calvaire » de ces tireurs de pousse-pousse et les situations inextricables dans lesquelles ils se retrouvent souvent. Je profite de l’occasion pour remercier Bruno et Nathalie de me l’avoir mis entre les mains.
Nous disions donc ; le pousse-pousse fut imaginé au Japon, en 1871, où il fut appelé « ji riki shaw » qui signifie « véhicule propulsé par l’homme ». Les premiers rickshaws sont apparus en Inde vers 1880 dans les artères impériales de Simla, la capitale d’été de l’Empire britannique des Indes. Une vingtaine d’années plus tard, quelques uns de ces véhicules arrivèrent à Calcutta, importés par des commerçants chinois qui les utilisèrent au transport des marchandises. En 1914, ces chinois sollicitèrent l’autorisation de les affecter également au transport des personnes. Plus rapides que les antiques palanquins et plus maniables que les fiacres, ces carrioles se sont rapidement imposées dans le premier port de l’Asie, et leur vogue a gagné de nombreuses métropoles du Sud-Est asiatique.
Tout comme nous, même si pour vous il était virtuel, j’espère que ce voyage vous a apporté un petit moment de dépaysement et, … oui, je ne tarderai plus autant avant de poster le prochain article.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire