samedi 7 janvier 2012

Voyage à Calcutta du mercredi 16/11 au samedi 19/1

Jour 2 :

Confluence of Cultures : Bow Barracks to Burra Bazar

Cette deuxième ballade nous mène à la découverte des quartiers, habitations et lieux de vie, des nombreuses communautés qui y cohabitent. Un véritable brassage de langues, de religions et de cultures dans lequel chacun semble avoir trouvé un certain équilibre ; les hindous y côtoient des chrétiens, des jaïns, des musulmans, des juifs, des bouddhistes ou encore des parsis.






Notre guide, le même que la veille, nous entraîne dans les ruelles étroites où nous croisons les habitants vaquant à leurs occupations quotidiennes. Au milieu de ces tonalités de rouge et de vert qui forment une élégante palette chromatique, des scènes pittoresques se déroulent, paisiblement, devant nos yeux : une dame âgée, penchée au balcon, se laisse captiver par l’attraction du jour (ce jour-là, ce sera nous l’attraction), une autre, le bras coincé entre les barreaux, tente de satisfaire l’appétit d’un groupe de volatiles ressemblant à nos pigeons européens, plus loin encore, une femme nourrit des chiots en leur offrant au passage quelques caresses.





Certains sont déjà pris par leur travail : un conducteur de pousse-pousse trottine déjà vers un client potentiel, l’éboueuse pousse devant elle son chariot déjà bien rempli tandis que le vendeur de jus de sucre de canne, absent, a sans doute estimé qu’il était trop tôt pour se présenter à son échoppe.





Plus loin dans les ruelles, les gens s’agitent peu à peu en prévision de leur journée bien chargée tandis que nous, petit groupe incongru dans ce tableau légèrement hors du temps, nous savourons cette ballade, à l’abri du bruit et de la cohue citadine. 




Et comme toujours, la végétation qui parvient à s'insérer dans les moindres recoins et part à l'assaut des bâtiments.




Nous continuons notre promenade et faisons un arrêt dans une association bouddhiste et un temple parsi.









Petit coin légende :
Suite à la conquête de la Perse par les Arabes musulmans au 8ème siècle, les Parsis se réfugièrent en Inde, dans le Gujarat. La légende raconte que lorsque les Parsis demandèrent asile auprès du sultan du Gujarat, celui-ci répondit qu’il n’avait plus vraiment de place sur son territoire déjà bien plein. Il expliqua à Dhaval, le leader des Parsis, que s’il y ajoutait encore un peuple, il allait déborder et, pour illustrer sa pensée, il montra un bol plein de lait. Calmement, Dhaval y versa une cuillère de sucre et répliqua : « mon peuple est celui qui adoucira ce lait et lui apportera du bonheur ».
Il y aurait actuellement encore plus ou moins 60.000 Parsis en Inde, avec une majorité vivant à Mumbaï.



Nous nous dirigeons ensuite vers un marché aux «fleurs-légumes-bois-animaux-et que sais-je encore», tenu sur une aire de parking, tous les jours jusqu’à 11h00. Passé ce délai, tous les marchands et leurs produits auront disparu pour laisser à nouveau place aux voitures.























Sur ce marché, nous trouvons des tiges de "Woodapple". Notre guide nous explique qu’elles sont utilisées dans les prières au dieu Shiva. Ses trois feuilles représentent les trois yeux de Shiva et, en marque de déférence, on les utilise aussi pour bénir une personne plus âgée que soi. A ce moment-là, je n’avais aucune idée à quoi pouvait bien ressembler une «woodapple» mais entretemps, j’en ai trouvé à Bangalore et voici donc son portrait. Le fruit est dur comme … du bois, d’où son nom.

Après ma petite enquête auprès de Christa, j’ai appris que pour ouvrir le fruit, on le fracasse au sol ou on l’empale sur une tige pointue, exactement comme une noix de coco. On en extrait l’intérieur que l’on saupoudre de sucre et … bon appétit. Nathalie en a parlé sur son site et ça n’avait pas l’air d’être une grande réussite culinaire mais bon, je vais tester quand même et je vous dis quoi dès que c’est fait.



Peu après, nous faisons un arrêt rapide dans un magasin (quelque chose entre l’épicerie et la pharmacie) tenu par un chinoise qui, très fière, nous explique qu’elle-même et son établissement sont très connus car la chaine de télévision BBC est venue les filmer pour un reportage. Les armoires et étagères tout de bois et de verre qui tapissent les murs semblent plus que centenaires.


 
Nous rejoignons ensuite des artères plus animées et entrons dans une boulangerie car notre guide veut nous faire goûter quelques spécialités. Toujours un peu inquiète de la réaction imprévisible de mon estomac, et malgré que ce ne soit pas l’envie qui m’en manque, je m’abstiens. Toutefois, je ne résiste pas à la tentation de déguster un «modhupak», une préparation à base de yaourt légèrement sucré.










Plus tard, nous nous faufilons dans un dédale de venelles aux couleurs tantôt passées, tantôt criardes dans lesquelles les matériaux anciens côtoient les matériaux les plus modernes et pas toujours du meilleur goût.












A l’approche de l’église portugaise que nous allons visiter, près du marché Bara, nous débouchons sur une sorte de zone de stockage en plein air où les produits en plastic aux teintes acidulées semblent tout envahir.



Encore quelques mètres, et nous voilà à l’intérieur de l’enceinte, face à ce bâtiment aux allures de «pièce montée», avec sa façade immaculée et ses contours rehaussés de bleu, de rouge et de dorures.





Juste après cela, nous entrons dans la synagogue «Maghen David». D’après notre guide, il y aurait 5 synagogues à Calcutta dont 2 encore en activité.















Juste avant la pause, nous allons jeter un œil au fameux «Victoria Memorial». Achevé en 1921, il s’agit d’un énorme bâtiment en marbre blanc qui évoque la cathédrale Saint-Paul de Londres, et qui était censé être un symbole du British Raj comparable au Taj Mahal.


 




La journée est maintenant déjà bien entamée et nos estomacs, s’ils ne crient pas vraiment famine, ne refuseraient pas un peu de carburant. Notre guide nous emmène dans un restaurant bengali nommé «Hatibagan». Dans un premier temps, la salle, basse de plafond et dépourvue de fenêtres, nous fait grimacer mais, la qualité des plats sélectionnés nous fait vite oublier l’environnement pour nous concentrer sur la dégustation. Au menu, un plat à base de gambas accompagné de riz et de fleur de banane. Délicieux !


Compte tenu de l’heure, la circulation est intense et, afin d’économiser du temps, le guide nous propose de prendre le métro pour regagner notre hôtel. Joëlle, Sandrine et Yannick optent pour un retour en taxi tandis que le reste du groupe s’enfonce dans les sous-sols, curieuses de ce que nous allions y découvrir. Encore une fois, ce fut une surprise… A tout moment, je m’attendais à ce que mon odorat détecte des odeurs nauséabondes ou que mes yeux ne surprennent une bousculade aux abords des guichets mais, … rien de tout cela. En une file bien ordonnée, chacun attendait patiemment son tour pour acheter son ticket tandis que les couloirs et les quais étaient d’une propreté surprenante. Dommage que les photos n’étaient pas autorisées. Toutefois, Nathalie a réussi à conserver son jeton et me l’a gracieusement donné. En effet, pas de ticket-papier ici, donc pas de gaspillage, … ce jeton est récupéré à la sortie et reformaté pour de prochains voyages.













Arrivées à l’hôtel, nous avons droit à un petit moment de repos avant de nous remettre en route pour la croisière nocturne. Je ne vais pas m’attarder sur cette partie de la visite ; non seulement nous étions trop loin de la berge mais en plus, l’obscurité ne nous a pas permis de voir grand-chose. Juste avant la tombée de la nuit, nous avons quand même pu distinguer le fameux «Howrah Bridge».


Ce pont a été inauguré en 1943 et remplaçait un premier pont, flottant qui datait de 1874. Long de près de 650 mètres, il est suffisamment haut pour que les pluies des moussons n’en perturbent pas le trafic. Plus tard, nous l’avons traversé en taxi et c’était une belle … cohue. Taxis, rickshaw, vélos, pousse-pousse, camions, piétons, … Il y a huit bandes de circulation et ce n’est plus vraiment suffisant. Comme toujours, le miracle dans tout cela, c’est que les habitants, motorisés ou non, réussissent à gérer cette folie.





Calcutta : jours 3 et 4 (à suivre)




1 commentaire:

  1. J'attends avec impatience tes impressions sur la "woodapple"! C'est peut être comme la papaye: soit on adore, soit on déteste??! Après on pourra mener une étude hautement scientifique: papayes et wooapples: existerait-il un gène pour apprécier ou non??? Mystère et boule de gomme!! Plus sérieusement: Bravo pour tes reportages documentés qui nous feront de très beaux souvenirs concrèts de nos escapades entre filles!!

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