Combien de fois cela ne vous est-il pas arrivé, lors d’une discussion, de vouloir exprimer votre idée ou votre opinion sans y parvenir totalement. C’est parfois carrément frustrant car vous sentez que ce que vous avez à dire est intéressant mais impossible à partager avec d’autres car les mots précis vous manquent et les tournures de phrases efficaces vous échappent.
Et tout à coup, voilà qu’au détour d’une lecture, vous tombez sur un passage qui exprime exactement votre pensée ; l’idée que vous vouliez transmettre et qui se trouvait bloquée dans votre tête faute de trouver les mots adéquats, se trouve énoncée là devant vos yeux, dans ce texte, en des termes choisis à la perfection. Il n’y a pas à dire mais certaines personnes ont le don du langage et de l’écriture qui leur permet de communiquer leurs idées de manière tellement efficace…
Quant je découvre l’un de ses textes, je le note précieusement dans un carnet afin de pouvoir en user à ma guise ou, tout simplement, les relire quand l’envie m’en prend. Tous ces textes proviennent de lectures aussi diverses que des articles de magazines, des articles documentaires, des calendriers, ou encore des romans. Et pour les romans, pas besoin de lire des romans psychologiques ou compliqués pour découvrir des textes remarquables. Vous seriez étonnés de voir le nombre de passages intéressants que vous pouvez trouver dans les Policiers et les Thrillers.
Ma dernière lubie c’est donc de vous faire partager ces extraits qui m’ont plu et qui, pourquoi pas, vous plairont peut-être aussi.
Voici donc le premier extrait qui me semble bien approprié pour ouvrir cette rubrique. Il est tiré du livre « L’élégance du hérisson » (merci Régine), de Muriel BABERY, page 55-56.
« Ceux qui savent faire font, ceux qui ne savent pas faire enseignent, ceux qui ne savent pas enseigner enseignent aux enseignants et ceux qui ne savent pas enseigner aux enseignants font de la politique. »
…
« Ce que veut dire cette phrase, ce n’est pas que les incompétents ont une place au soleil, c’est que rien n’est plus dur et injuste que la réalité humaine : les hommes vivent dans un monde où ce sont les mots et non les actes qui ont du pouvoir, où la compétence ultime, c’est la maîtrise du langage. C’est terrible, parce que, au fond, nous sommes des primates programmés pour manger, dormir, nous reproduire, conquérir et sécuriser notre territoire et que les plus doués pour ça, les plus animaux d’entre nous, se font toujours avoir par les autres, ceux qui parlent bien alors qu’ils seraient incapables de défendre leur jardin, de ramener un lapin pour le dîner ou de procréer correctement. Les hommes vivent dans un monde où ce sont les faibles qui dominent. C’est une injure terrible à notre nature animale, un genre de perversion, de contradiction profonde. »
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