jeudi 17 février 2011

BENARES :09/02 au 12/02/2011

Mercredi 9 février, 4 heures du matin, le jour J est arrivé et notre joyeux groupe de 6 – Nathalie, Laurence, Geneviève, Yannick, Joëlle et moi - est sur le départ. A 4 heures et demi, heure du rendez-vous, nous ne sommes pas encore toutes réunies car cette aventure est une aventure qui commence « à l’indienne ».

En effet, Nathalie et son chauffeur sont supposés prendre en route Geneviève et Joëlle tandis que Yannick et son chauffeur Imtias sont censés venir nous chercher Laurence et moi vers 4 :25. A 4 :35, tel sœur Anne ne voyant toujours rien venir, je suis sur le point d’envoyer un sms à Yannick quand Nathalie m’appelle. « On n’arrive pas à réveiller Yannick et Imtias n’est pas là ! Cela fait 10 minutes qu’on sonne et qu’on tambourine à la porte, sans résultat !» me dit-elle. Voilà qui est embêtant évidemment. Heureusement, le caractère « zen » et l’esprit logique de Nathalie prennent le dessus et elle enchaîne : « Ok, pour gagner du temps, je passe déjà vous chercher Laurence et toi, on mettra toutes les valises sur le toit, avec un peu de chance, Geneviève et Joëlle réussiront peut-être à réveiller Yannick et on se tassera toutes dans une seule voiture puisque Imtias est absent». Sur ces entrefaites, Jiri réussit à joindre Sylvain, le mari de Yannick, et quand nous arrivons devant leur maison, Yannick est bien là avec les autres, certainement pas encore tout à fait réveillée. Plus trop le temps de tergiverser, elles s’engouffrent toutes dans la voiture et nous voilà parties. Quel départ mes aïeux !

Toutefois, ce début mouvementé ne nous aura pas porté malchance bien au contraire car ce voyage fut une réussite totale, un de ces souvenirs merveilleux qu’on se dit qu’il aurait été regrettable de rater… sauf peut-être pour le retour qui fut un peu épique mais ça … c’est encore une autre histoire.


Jour 1 : Mercredi 9 février 2011


Vue de l'hôtel 'Palace on Ganges"

Vers 13 :30, nous arrivons à notre hôtel «Palace on Ganges» et déjà, nous découvrons sa situation merveilleuse. On n’aurait pu rêver mieux : il se trouve tout près des ghâts, près de celui d’Assi, plus précisément. Il suffit de dévaler une volée d’escaliers pour contempler sans détour une vue splendide et dégagée de cette partie du Gange. Et à notre grand étonnement, loin de nous dévoiler un panorama crasseux ou encore bruyant et grouillant de monde – comme nous le craignions -, c’est une vision où les jeux de couleurs glissant sur l’eau et caressant les pierres vieillies d’une architecture du passé qui nous accueille. Les jambes nous démangent et après s’être débarrassé au plus vite des formalités, nous avançons, tout en douceur, à l’assaut des ghâts.
Ensuite, nous décidons de rejoindre l’hôtel par l’intérieur en parcourant le labyrinthe des ruelles étroites et encombrées qui semblent s’entrelacer à l’infini.

Je pourrais bien entendu décrire par le détail tous les êtres et les choses que notre regard a pu capter mais à quoi bon, comme toujours, l’idéal c’est de le découvrir en images. 

Les ghâts le long du Ganges :


Sans nous en rendre compte, nous déambulerons plus de 3 heures, pivotant nos têtes dans tous les sens pour être certaines de ne rien manquer.














































































Yannick et sa sympathique compagne. Certaines chèvres portaient des T-shirts, ... à cause du froid.


Le retour par les ruelles intérieures :














Nous voilà invitées à jeter un oeil à la déesse Sarasvati lors d'une Puja.


La fameuse déesse ornée de ses attributs et richement décorée.

Geneviève est vite entrée dans l'ambiance.


Le marchand auquel nous avons acheté notre "snack" ...

 ... avec Nathalie à la commande.
Le repassage, fait par les hommes et à l'extérieur

Sur les murs, sèchage des galettes de bouses de vaches qui serviront de combustible.

Jeunes filles venant puiser l'eau à la pompe commune

Un dernier regard sur les ghâts avant le coucher du soleil.


La soirée s’est clôturée avec la rencontre de notre guide, une Française vivant depuis plus de vingt ans en Inde, et un concert de musique indienne.


Sur le chemin du retour vers l’hôtel, nous croisons des cortèges, exubérants et colorés, de jeunes gens rendant hommage à la déesse Sarasvatî. Le visage peinturluré en rouge, un bandeau autour de la tête, ils se trémoussent sur les notes endiablées d’une musique moderne se déversant à plein volume des baffles montés sur un chariot et alimentés par un groupe électrogène fixé à la va-vite sur un… vélo. Ambiance garantie.













Le groupe élèctrogène fixé sur le vélo ou la charrette.


Nous avons vu beaucoup d’effigies de cette déesse Sarasvatî car c’est vers mi-février que les Hindous célèbre cette déité.

Pour ceux que cela intéresse, voici quelques informations à son propos :

A l’origine, Sarasvatî était la « Déesse Rivière », associée aux flots, aux torrents, à l’eau… Actuellement, elle garde toujours son association à tout ce qui coule : l’eau mais aussi la musique, la parole… Sarasvatî est en fait la déesse de la connaissance, de l'éloquence, de la sagesse, Maîtresse des arts, Mère de la poésie et elle est celle qui révéla à l'homme le langage et l'écriture. Elle est la Shakti (l’épouse) de Brahmâ, le Dieu Créateur et leur union exprime que la connaissance est une condition sine qua non de la création. 

Les possessions matérielles ne l'intéressent pas, c’est pourquoi elle est habituellement habillée d'un simple sari blanc et porte peu de bijoux, par rapport aux standards indiens. Sa monture est un grand cygne blanc. Ce cygne possède un bec extrêmement sensible qui lui permet de distinguer le lait pur d’un mélange de lait et d’eau. La connaissance acquise et utilisée avec discernement contribue au bien de tous. La connaissance dominée par l’ego peut détruire le monde.


Parfois assise dans une fleur de lotus, deux de ses quatre bras jouent de la vina (instrument de musique) qui exprime l’idée que le chercheur doit accorder son intellect à son cœur. Un autre bras tient un livre, les Veda soulignant que la connaissance acquise doit être utilisée avec amour et bienveillance pour contribuer au bien-être du monde. Le dernier bras tient un chapelet ou un crochet à éléphant.


Sarasvatî est peu vénérée dans les temples, mais elle est célébrée tous les ans par la population indienne à l’occasion du Sarasvatî Puja qui, comme la fête dédiée à Ganesh, se clôture par l’immersion de son effigie dans les flots.


Etant la déesse du savoir et de la connaissance, elle est évidemment une déesse populaire parmi les écoliers et les étudiants qui la sollicitent pour lui demander succès dans leurs études et à leurs examens… Pour l’amadouer, ils psalmodient des mantras en son honneur :

« Ô déesse Saraswati
à la peau aussi claire que la lune couleur de jasmin
à la blanche guirlande de gouttes de rosée
au radieux et pur manteau blanc
aux bras magnifiques tenant le veena
au trône de lotus blanc
entourée et respectée des dieux, O déesse Sarasvatî, protège moi
Puisse tu me délivrer de ma paresse et de mon ignorance »


Bénarès : Jour 2, à suivre

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire