Voilà plus de 10 jours que nous sommes parties à Calcutta, 1 semaine que nous sommes rentrées et je n’ai toujours pas écrit une ligne sur cette petite expédition... Je ne sais pas pourquoi mais je n’arrive pas à m’y mettre. Si je continue ainsi, il sera presque trop tard pour poster quoi que ce soit.
D’habitude, j’organise mes articles comme un carnet de voyage en racontant les visites et anecdotes qui se sont succédées lors de nos déambulations mais, pour Calcutta, j’ai un peu plus de mal. Sans doute parce que nous avons dû emprunter plus régulièrement des taxis pour nous déplacer entre les différents sites et quartiers et que, mon sens de l’orientation étant plus que déficient, j’ai du mal à reconnecter les lieux entre eux.
En conclusion, j’ai décidé d’écrire en vrac quelques paragraphes en fonction des photos prises au jour le jour, en espérant que vous prendrez plaisir à ces ballades virtuelles autant que nous avons eu plaisir à les faire dans le monde réel.
Le voyage en lui-même s’est très bien passé et, pour une fois, nous n’avons pas eu d’incidents relatifs à un départ retardé ou postposé. Nous avons juste été sauvées par l’instinct de Nathalie qui nous a évité de rater l’avion en vérifiant une dernière fois les billets avant le départ : alors que nous avions prévu de partir pour l’aéroport à 7 h du matin pour un décollage à 9h30, Nathalie a soudain remarqué que 9h30 correspondait à l’heure d’arrivée à Calcutta et non pas à celle du décollage. En final, plus question de se prélasser, départ prévu à 4h du matin !
Une petite heure de route en voiture juste après l’atterrissage à l’aéroport de Calcutta et nous voilà sur place, au Fairlawn Hotel, un petit hôtel bourré de charme (et inondé de vert) blotti dans une petite ruelle en plein cœur de la ville.
Nous prenons possession des chambres : Nathalie, Sandrine et Joëlle dans la n° 11 au rez-de-chaussée. Au premier étage, Nathalie T, Anne et Marion dans la n°2 et Yannick, Geneviève et moi dans la n°4. Si vous y descendez un jour, pour ceux qui souhaitent des nuits paisibles, évitez les chambres du rez-de-chaussée qui donnent directement sur la salle à manger et manquent de quiétude, et préférez celles de l’étage où le silence y est quasi-total. Je vous garanti qu’il s’agit là d’un confort inestimable contenu des décibels qui agressent vos tympans durant vos visites dans la ville, … les klaxons de Bangalore, c’est rien à côté du vacarme produit par ceux de Calcutta.
En attendant l’heure de notre première visite, nous commandons à la terrasse un diner léger constitué, entre autre, de «baked cheese potatoes». Le fromage n’était pas du tout fondu mais la patate était délicieuse. Un régal. Certaines se sont rincées la gorge avec un peu de bière, … Allez donc savoir qui de la boisson ou de la fatigue était responsable mais peu de temps après, … Yannick a tenté de pénétrer dans la chambre du voisin avec sa clé en croyant essayer d’entrer dans sa propre chambre, … et Geneviève qui voulait regagner sa chambre (la même en l’occurrence), ne se souvenait plus quel escalier elle devait emprunter pour y accéder … alors qu’il n’y en avait qu’un. Non mais quand même, c'est pas sérieux ça mesdames ...
13 heures, il est temps de se mettre en route pour la première ballade intitulée «In the footsteps of the Raj – Dalhousie Square». Il s’agit de la partie économique, administrative et coloniale de la ville, avec ses nombreux bâtiments à l’architecture typiquement anglaise. Tous ces buildings, plus imposants les uns que les autres, sont actuellement un peu «noyés» dans cette Calcutta qui a continué à se développer après le départ des Anglais pour Delhi en 1912.
Cette visite n’était pas inintéressante mais la cacophonie ambiante ne nous a pas toujours permis d’apprécier les commentaires de notre guide, sa voix étant continuellement submergée par des bruits de moteurs et de klaxons. C’est pourquoi, je suis d’ailleurs dans l’impossibilité de commenter toutes les prises de vue ci-dessous, ne sachant parfois pas de quel bâtiment il s’agit. Cela n’empêchera pas d’apprécier l’architecture.
L'Esplanade Mansions est l'un des rares immeubles Art Nouveau de Calcutta. |
Un première anecdote à propos de ces grilles en fer forgé :
de nombreux produits issus d'Inde étaient destinés à l'exportation et les bateaux quittaient donc le continent "bourrés" jusqu'à la gueule de toutes ces richesses. Le problème c'est qu'ils ne pouvaient pas revenir complètement à vide, sans quoi, ils auraient été trop légers et n'auraient donc pu naviguer correctement (je ne suis pas marin mais c'est une histoire de ligne de flottaison). Bref, on lestait donc ces navires avec des objets pesant un poids considérable dont ces grilles en fer forgé. Il parait même que pour faire enrager les Anglais, les Indiens s'arrangeaient pour passer ces commandes "poids lourds" aux Ecossais. C'est ainsi qu'on trouvera dans certaines rues de la ville, des pièces d'un système d'évacuation d'eau provenant de Glasgow.
Le "Writers' Building" construit en 1777. Les employés de l'East India Company y travaillaient autrefois d'où son nom. |
L'église St Andrew, consacrée en 1818 |
Sur la photo ci-dessous, à gauche (et si je ne me trompe pas), c'est le General Post Office. Il est construit à l'emplacement de l'ancien Fort William, au-dessus des caveaux dans lesquels périrent de nombreux Anglais au cours du "Black Hole of Calcutta" en 1756.
Dalhousie square avec la vue du clocher de l'église St Andrew |
Ancien building abritant une compagnie d'assurances... du moins auparavant |
Incroyable de voir la végétation s'infiltrer partout, certaines façades ont des arbres qui leur poussent entre les pierres et les briques... |
Par contre, un des bâtiments que je ne manquerai pas de retenir c’est la Haute Cour de Justice dont la construction a débuté en 1862. En effet, étonnamment, ce building est lié à la Belgique : son architecture s’inspire des Halles aux draps qui étaient situées sur la Grand-Place de la ville d’Ypres. Selon notre guide, les Halles aux draps auraient été détruites ou incendiées (durant la première guerre mondiale je suppose). Plus tard, afin de reconstruire ces Halles à l’identique, les autorités belges auraient repris le modèle de la Haute Cour de Justice à Calcutta pour s’en inspirer. On dirait presque l’histoire de l’arroseur arrosé.
Les habitants au travail ...
... ou à la pause ...
Les Bengalis, habitants de Calcutta, sont principalement des intellectuels. Il leur faut donc faire venir de la main d'oeuvre pour les travaux plus manuels. Ces travailleurs viennent essentiellement des états voisins, le Bihar et l'Orissa. Il paraît que c'est une des raisons pour laquelle on voit peu de femmes dans les rues. La plupart de ces ouvriers viennent en solitaire et envoient de l'argent à leur famille restée sur place.
Un peu partout, des échoppes...
Et un peu partout, des arbres ... qui parviennent à s'insérer dans les moindres recoins, même dans ceux les plus inattendus. Il faut dire aussi que les Indiens les aident à leur façon... la preuve ...
... on leur fait de la place en déviant quelques barreaux ... |
... ou encore, on leur ouvre un plafond. |
L'église St John, bâtie en 1787 |
Le monument commémoratif pour l'épisode du "Black Hole" |
En 1756, le nabab du Bengale s'empare du vieux fort britannique qui s'élevait sur l'emplacement de l'actuel General Post Office. Il emprisonna les Anglais - colons et soldats - demeurés sur place. On était à la veille de la mousson, càd la période la plus chaude de l'année. A en croire les livres d'histoire anglais, on entassa dans un cul-de-basse-fosse pas moins de 146 malheureux qui ne tardèrent pas à succomber les uns après les autres. Au matin, on ne retrouva que 23 survivants qui furent chassés de la ville.
Juste après cette dernière visite, nous rentrons – ou plutôt nous tentons de rentrer – à l’hôtel. En effet, «attraper» un taxi à cette heure semble du domaine de l’impossible et nous nous rabattons donc sur… le bus. Il s’agit là d’un épisode dont Sandrine et Joëlle se souviendront longtemps. Il faut dire aussi que Sandrine n’était pas au mieux de sa forme et malheureusement, cela ne s’arrangera pas dans les prochains jours.
Calcutta : Jour 2 : "Confluence of Cultures - Bow Barracks to Burra Bazar" (à suivre)
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